Frisson et repos (pv Frederick)

Je n'en reviens pas que j'ai failli perdre mon Freddie... Je sais qu'il est prudent et que j'étais là pour lui mais... Sa chute a été impressionnante. Il aurait pu tomber de bien plus haut ou être bien plus blessé que présentement. Mais il faut faire attention. Il va falloir qu'on surveille son trauma crânien. Pour l'instant j'ai juste soigné sa blessure mais je ne peux rien faire de plus si ce n'est vérifier son état durant les heures à venir. Et pour cela nous devons d'abord nous rendre à la caserne puis chez lui. Pour cela je commande un taxi et lorsqu'il arrive, j'aide Freddie à monter dedans sans oublier les deux peluches qu'on nous a offert. Un pingouin et un panda. Comment est-ce qu'elles ont pu viser aussi juste ? Je suis fan des pingouins et je sais que Freddie adore les pandas. Le pire dans tout cela c'est que désormais on a des petits surnoms rien qu'à nous... Mais ils n'ont sans doute pas la même signification l'un pour l'autre... Il est mon pingouin... Quand un pingouin est en couple, il peut retrouver son partenaire en s'appelant. Ils reconnaissent le son de l'autre. Ils se font des câlins. Ils ne sont en couple que trois mois dans l'année mais chaque année ils se retrouvent pour reformer leur couple. Ils ne changent jamais de partenaire. Et pour déclarer leur amour ils offrent un caillou à l'autre... Car avec ce caillou ils vont former leur nid. Et j'aimerais pouvoir un jour lui offrir un petit caillou pour lui dévoiler mon amour pour lui. Hélas... J'ignore si je pourrais en être capable un jour... J'ai tellement peur de le perdre. Mais je m'égare... Il faut dire que cette proximité dans le taxi ne m'aide pas vraiment à garder les idées claires. Bon, je n'en oublie pas pour autant qu'il ne doit pas s'endormir.

Dans la caserne tout se passe bien. J'essaie d'être rapide et efficace pour ne pas que les collègues voient Frederick dans cet état. On s'arrête seulement pour... Un câlin... Je ne peux pas le lâcher, je ne peux pas refuser ce geste... Il fait tellement de bien et je sens qu'il a besoin d'être rassuré. Mais j'ai également besoin d'être rassuré car j'ai peur qu'il ne s'endorme... Et finalement j'arrête le câlin pour qu'on puisse partir direction chez lui. Durant tout le trajet je veille à ce qu'il ne s'endorme pas. Je met la musique en réglant le son. Je me retrouve à conduire avec seulement ma main gauche car il me tient la main droite. Merci les boites automatiques. Et finalement nous arrivons. Je me gare devant chez lui et je sors du véhicule.

- Est-ce que tu as faim ? Je vais nous prendre à boire aussi et ensuite du repos et rien que du repos pour toi.

Je sors mes clefs de chez lui pour aller ouvrir la porte. J'espère que sa sœur, Riri, n'est pas là car il m'est impossible de lui mentir et au vue de la tête de Frederick, elle saura directement que quelque chose ne va pas... Qu'il est dans un plutôt sale état...  

J’ai du mal à me dire que mon état ait pu empirer d’un coup comme ça. Enfin pas tout à fait, c'était progressif, mais en même temps, je me voyais moi-même de plus en plus mal et je voyais l’inquiétude grandissante dans les yeux de Seb. Mais comme souvent les cordonniers sont les plus mal chaussés, je n’étais pas un grand fan des hôpitaux. Alors que rester sous la surveillance de mon meilleur ami, c’était quelque chose de carrément plus envisageable pour moi. Après avoir quitté le lieu de l’intervention et un bref passage à la caserne pour reprendre nos affaires où j’ai finalement pris dans mes bras mon meilleur ami pour sentir à nouveau son odeur et parce que je pense que la commotion me faisait perdre un peu toute notion de retenue… Pour autant, j’avais parfaitement conscience de tout ce que je faisais.

Après le passage à la caserne, enfin nous reprenions la route de la maison et je me sentais mieux à l’idée de me poser enfin avec Seb, et cela, même si le mal de tête était tout de même très costaud. Dans la voiture, je le tenais la main de lentement mon pouce caressait le dessus de sa main. Mes yeux clos, je n’ai rien vu du trajet, mais j’ai malgré tout tenté de suivre la musique et la conversation avec Seb afin de ne pas m’endormir… Une fois garé, j’ai rouvert les yeux et suis sorti de la voiture tant bien que mal pour rentrer chez moi :

« C’pas que j’ai très faim, mais j’pense que c’est important que je mange quand même, je te laisse commander… »

En entrant dans la maison avec l’aide de Seb, je me retrouve affalé dans le canapé. J’imagine qu’il va vouloir sortir les affaires de la voiture, mais je ne me sens pas de bouger… Plaçant une main sur mes yeux, je n’ai envie que de deux choses, dormir et les bras de Seb pour à nouveau sentir son odeur et ressentir son corps contre le mien…

J’ignore combien de temps s’écoule, mais lorsqu’il revient près de moi, je l’attire avec moi sur le canapé et je grogne en me blottissant contre lui :

« Prends-moi dans tes bras Seb… J’aime bien être dans tes bras mon panda… »

Je gémis en fronçant les sourcils de douleur à ma tête avant d’inspirer lentement et mon visage se retrouve sur son épaule et dans son cou… Ma main glisse lentement jusque sur son torse et je soupire d’aise :

« Là j’suis bien… Je me sens à ma place… »

En voiture, je suis un peu moins inquiet car je me concentre sur la route et je sens sa main dans la mienne. Ainsi, je sais qu'il ne dort pas. Et je fais tout pour l'empêcher de dormir de toute façon avec la musique. Et je parle de temps en temps, juste ce qu'il faut. Une fois devant chez lui, je l'aide à entrer. Je gère tout. Il a besoin de se reposer, d'être au calme et de ne faire aucun effort. Cependant, il ne doit surtout pas dormir... Je vais devoir l'occuper... Mais j'ignore pour l'instant comment, surtout que je sais qu'il a mal au crâne... Je lui propose de manger un bout et de bien s'hydrater.

- Je m'occupe de tout ne t'en fais pas.

Je vais d'ailleurs l'installer dans le canapé et je file récupérer nos affaires tout en commandant italien. Rapide, simple et efficace. Niveau boisson j'opte pour de l'eau. Tout le reste est à exclure pour lui pour l'instant. Je rentre nos affaires et je le retrouve toujours à la même place. J'approche doucement. Je me demande s'il dort... On dirait que la luminosité le gêne...

- Tu dors ? T'as mal au crâne ?

Je souris, il ne dort pas. Et il me force doucement à le rejoindre sur le canapé. Je m'installe donc et je le laisse venir contre moi. Je l'enlace doucement et tente de cacher son visage contre moi pour le protéger de la lumière environnante.

- Avec plaisir. Restes dans mes bras...

Sa main sur mon torse... Mon dieu que j'aime ça... Je ne devrais pas tant aimer et pourtant... Son souffle dans mon cou, la chaleur de son corps... C'est si bon... Mais je ne dois pas oublier qu'il a une commotion, qu'il n'est pas lui même et que je dois le surveiller... J'aimerais qu'il se sente réellement à sa place dans mes bras... Sauf qu'il ne pense pas à la même chose que moi en disant cela...

- C'est tout ce qui compte... Et protège toi de la lumière, pour calmer ton mal de crâne en attendant que la livraison arrive.

J'espère qu'ils vont mettre un peu de temps à nous livrer... Je caresse doucement sa nuque pour l'aider à se détendre gardant mon autre bras autour de sa taille pour le maintenir contre moi. Je suis tiraillé entre profiter de l'instant et l'inquiétude de son état de santé... Je ne peux profiter pleinement...  

Quel cela fait du bien d’être chez soi lorsque l’on n’est pas en forme. Et cela me fait d’autant plus de bien que je sais que je suis entre de bonnes mains, pas seulement parce que c’est mon meilleur ami mais aussi parce qu’il est une personne auquel je tiens plus que tout au monde, une personne que j’aime. J’ai des sentiments pour lui… Peut-être que c’est la commotion qui parle ou peut-être que cela éveilles justement mon esprit, je n’en sais rien à vrai dire mais je sais que avec lui près de moi, je suis bien. Tout simplement bien.

Je souris lorsqu’il m’affirme qu’il s’occupe de tout. Je retiens une parole une seconde avant de me dire que cela pourrait être déplacé mais alors qu’il m’installe sur le canapé, je finis par lâcher ce que je pense :

« J’ai confiance en toi, je sais que tu gères… et j’aime bien quand tu t’occupes de moi… »

J’aime l’idée qu’il soit là, avec moi, et même si je ne vais pas bien, je ne me vois pas avec quelqu’un d’autre en cet instant. Il me laisse le temps de décharger la voiture et je m’installe mieux dans le canapé, une main sur les yeux pour me cacher un peu de la lumière. J’entends qu’il revient dans le salon et qu’il demande si je dors mais pour toute réponse je tends ma main vers lui et l’attire sur le canapé. Il s’installe dans le coin du canapé et je retire mes chaussures à l’aide de mes pieds et je pose mes jambes sur le canapé pour me pencher sur lui et me blottir contre lui. Peut-être que c’est un peu étrange ou bizarre entre amis masculins mais en cet instant, je m’en contrefous. Je ne veux qu’une chose, Seb. Je lui dis que je me sens bien, à ma place…. Et je reste là tout contre lui. Ma main caresse son torse et je sens ses bras autour de moi. Je gémis doucement et je souffle dans son cou :

« Je le pense tu sais… y’a pas que la commotion… je suis bien quand t’es là… c’est p’tet étrange mais je suis bien dans tes bras… »

Je ferme les yeux et m’installe vraiment contre lui. J’ignore combien de temps dure ce câlin mais je ne veux pas qu’il s’arrête… De temps à autre, je sens qu’il bouge ou qu’il me parle pour savoir si je dors, je réponds simplement que non et je ne bouge pas. Hormis ma main qui continue de caresser son torse et mon nez qui se réinstalle dans son cou de temps en temps. Au bout d’un certain temps, je me sens un peu moins cotonneux et je soupire en m’étirant lentement… Je me redresse mais par réflexe, je dépose un baiser dans son cou avant de me rassoir en le regardant… Ma main sur lui pour prendre appui, mon regard qui se perd dans le sien et je me fige un instant en souriant avant de prendre la parole.

« Je pense que je vais aller prendre une douche, ça va me faire du bien et me réveiller… Et puis on se posera sur mon lit pour manger si cela te dis… »

Je dois prendre soin de mon meilleur ami... J'aimerais pouvoir faire bien plus mais cela serait surement déplacé... J'ai des idées pour le tenir éveillé qui ne sont pas ce qu'on fait entre amis... Comme l'embrasser, toucher sa peau en le chatouillant un peu... Alors à la place, je me mets en mode pompier et je le traite avec douceur et bienveillance en retenant mes sentiments pour lui. Je les enferme à double tour. Mais cela ne calme pas l'inquiétude que j'ai de le voir dans cet état... Je l'installe dans le canapé et je le préviens que je vais tout gérer. Je souris quand il dit qu'il aime que je m'occupe de lui.

- Tu prends souvent soin de moi, c'est normal que je fasse pareil... Comme lorsque je te prépare un petit déjeuner les lendemains de soirée.

Et j'aime faire cela. J'aime le chouchouter... Lui faire à manger avec amour, prendre soin de lui. Et cela n'a rien de bizarre ou autre, cela se fait entre potes. Il ne peut pas deviner que j'ai des sentiments pour lui et cela me rassure mine de rien. J'ai tellement peur de le perdre... Je ne m'en remettrais pas. Il est bien trop important dans ma vie. Lui et Tori sont devenus ma famille. Je file vite commander et tout ranger pour qu'on soit ensuite tranquille pour le reste de la soirée. Quand je le rejoins, il m'attrape et il vient s'installer contre moi. Je l'enlace. Et je tente de ne pas me poser mille questions, c'est juste naturel ce qu'on fait. Il a besoin d'attention et d'être rassuré et je ne vois pas de mal à cela. En plus je sais qu'il n'y a pas de double sens dans ses gestes. J'aime l'idée qu'il se sente à sa place dans mes bras. Dans les bras de son meilleur ami... Sa main sur mon torse ne me laisse pas de marbre mais je lutte pour ne rien laisser transparaitre. Je crois que cela devient de plus en plus difficile avec le temps... Alors que je pensais que cela deviendrait facile... Je le serre un peu plus. Je souris tristement, il ne peut pas le voir heureusement...

- Cela n'a rien d'étrange. On a tous besoin de tendresse et d'un câlin parfois. Je suis bien moi aussi quand tu es là. T'es mon pilier.

Mon meilleur ami, mon âme sœur qui ne le sait pas... L'homme qui me comble de bonheur. Ma famille. Il est mon tout sans même s'en rendre compte. Je caresse parfois ses cheveux, parfois son dos. Je demande de temps en temps s'il dort. Parce qu'il ne doit vraiment pas dormir... Mais à chaque fois il me rassure en disant que non. Le temps file ou il est très lent. Je n'en sais rien. Je n'y fais pas attention. Je me concentre juste sur Freddy, sur notre câlin. Quand il se redresse, je retire mes bras d'autour de lui et je sens ses lèvres dans mon cou. Je me dis qu'il a voulu viser ma joue pour me remercier mais qu'il a foiré son coup en se redressant mal. On se regarde dans les yeux en souriant. Il serait si facile de l'embrasser... De poser ma main sur sa nuque pour approcher son visage du mien... Mais non... Je gâcherais tout...

- Ça va aller pour la douche ? Je vais monter avec toi et attendre dans ta chambre ou derrière la porte... Si jamais tu as besoin d'aide... Si je reste ici je ne t'entendrais pas... Et tu pourrais faire un malaise ou je ne sais quoi... Le livreur sonnera de toute façon et je descendrais rapidement...

Je ne peux pas le laisser seul à l'étage... S'il chute ou se cogne... Je ne me le pardonnerais jamais... J'ai dit que je veillais sur lui et je compte bien le faire. Je m'en fous d'attendre derrière la porte, j'arriverais à l'entendre s'il a besoin de quoi que ce soit... Et je serais bien trop inquiet pour le mater... Et donc pour avoir un chapiteau dans le pantalon... C'est arrivé une fois ça... Je sortais d'une des douches de la caserne et son rideau n'était pas bien mis... J'ai vu ses fesses et direct j'ai bandé... Cela m'a fait tellement bizarre... C'était la première fois que je bandais à la vue des fesses nues d'un homme...  

Cette sensation de confort et de sécurité, je l’ai déjà ressenti, je crois dans le passé, mais désormais, il n’y a que dans les bras de mon meilleur ami que je le ressens. Ce meilleur ami que j’ai embrassé au jour de l’an et qui depuis a changé dans mon esprit pour devenir un peu plus que ça… beaucoup plus que ça. Et maintenant que je suis comme lové contre lui, je n’ai clairement plus envie d’en partir et une part de moi me laisse entendre qu’il est tout aussi bien installé que moi. Ses mains dans mon dos et mon corps tout contre le sien. Même si je sais que tout cela reste amical à ses yeux, je ne peux m’empêcher de savourer cet instant.

J’ignore combien de temps, il se passe réellement avant que je ne songe à me redresser, à l’embrasser dans le cou et à le regarder pendant de longues secondes où mon regard se perd dans le sien. Je sais que j’ai songé à l’embrasser à nouveau comme ce soir de Nouvel An où j’ai voulu vérifier que son baiser volé m’avait plu. Et bordel ce que ses lèvres me manquent. Hélas, je sais que je n’y gouterai plus jamais. Alors, je me résigne et évoque le fait d’aller prendre une douche pour me réveiller et me calmer par la même occasion. Parce que si je reste près de lui ou même tout contre lui, je sais que je ne parviendrai pas à me retenir de l’embrasser et de le prendre à nouveau dans mes bras. Bien sûr, je pourrais mettre ça sur le dos de la commotion, mais cela rendrait très certainement les choses étranges entre nous et c’est tout ce que je veux éviter. Alors à la place, je me redresse définitivement, quittant à contrecœur le torse de mon meilleur ami pour le regarder avec douceur alors qu’il s’en fait pour moi.

« T’en fais pas, je pense que ça ira… mais… si ça te rassure, je peux laisser la porte entrouverte comme ça si je tombe ou autre, tu m’entendras. »

Je me penche pour me lever, mais finit bien rapidement par être aidé par Seb. Il monte derrière moi et je souris à l’idée d’un souvenir similaire à la soirée du jour de l’an. Alors dans l’escalier, je le regarde rapidement en rigolant :

« N’en profite pas pour me mater les fesses… »

Je rigole et me retourne pour continuer d’avancer jusqu’à la salle de bain de notre étage. Enfin le mien, mais Seb a sa chambre désormais à mon étage. Si c’est la chambre d’amis officiellement parlants, il n’y a que lui qui dorme dedans et je sais même qu’il a quelques affaires à lui qui traînent. Je me glisse dans la salle de bain et ressors ensuite la tête pour regarder Seb :

« Je ne mets pas de musique comme ça l’on peut s’entendre sans souci mon Seb. À tout de suite… »

Je lui souris et me glisse dans la salle de bain. Sans attendre, je retire mes fringues qui se plaisent facilement sur le sol. Il faut dire que je n’ai jamais été très ordonné. L’instant suivant, je me retrouve sous la douche chaude… Sans réfléchir, je ferme les yeux et profite de l’eau chaude sur ma peau. Je crois que je perds un peu la notion du temps tant je profite, mais ce n’est que lorsque je sens mon pansement se décoller que je réagis. Je me savonne rapidement et songe à mon meilleur ami, à notre intervention, à la peur que j’aie dû lui faire bien malgré moi. Je termine ma douche sans vraiment prendre conscience que j’ai surement montré mon cul à Seb s’il a regardé à la porte, mais qu’importe. Avec lui, je ne suis pas vraiment pudique. J’arrête l’eau et prends une serviette pour m’essuyer le visage avant de la rouler autour de ma taille. Je descends ensuite de l’estrade de la douche pour essuyer le miroir de la main et je vois le pansement qui pendouille sur le côté de ma tête. Évidemment avec l’eau, il n’a pas tenu. Je tire dessus doucement avant de le mettre à la poubelle puis je regarde les straps qui eux ont tenu. Je songe alors à me faire un nouveau pansement tout propre, mais en essayant d’attraper la boite de soins, celle-ci se retrouve au sol dans un bruit fracassant. Et alors que j’essaie de la rattraper, je sens un vertige qui m’oblige à mon tour à m’asseoir sur le sol.

« Seb… »

D’une voix faiblarde, je l’appelle alors que je suis clairement nu sous ma serviette, mais je n’ai pas trop le choix… Lorsque je le vois dans l’encadrement de la salle de bain, je souris faiblement avant de me sentir partir en arrière… Heureusement que je suis déjà assis, sinon je me serais étalé sur le sol humide de la salle de bain.

Mon dieu que son baiser dans mon cou m'a fait un bien fou... Et cela ne me laisse pas du tout indifférent... Mais je reste stoïque. Je ne dois rien montrer de ce que je ressens. Cela pourrait gâcher notre si belle amitié, ce lien si particulier que nous avons tous les deux. Je sais qu'il n'a pas fait exprès... Pourtant... J'aurais aimé que ce soit un geste voulu... J'aimerais tellement que ce soit réciproque... Sauf que cela est impossible... Et c'est juste son état de santé qui le rend maladroit et tout tendre. Je pense qu'il a eu très peur tout à l'heure... Personnellement, j'ai flippé... Je l'ai vu tomber... J'ai pensé au pire. J'ai vraiment cru que j'allais le perdre... Je ne m'en serais pas remis... Mais tout va bien... Il est là, dans mes bras. Il n'a qu'une petite commotion et je vais le surveiller de près. Je vais m'assurer qu'il récupère bien. Je ne vais pas le lâcher d'une semelle mon Freddy... Faut dire que je suis si bien avec lui contre moi... C'est agréable, enivrant... Je suis totalement piqué... Mais il décide qu'il est temps pour lui d'aller se laver... Je l'informe que je vais l'accompagner et attendre à l'extérieur... Ce serait étrange de dire que je vais attendre dans la salle de bain... Même si ainsi, je pourrais le mater... Oh mon dieu... Je ne dois pas avoir ce genre de pensée...

- Ce serait mieux oui... On ne sait jamais. Je préfère être prudent mon Freddy...

Il pourrait avoir une chute de tension ou un étourdissement... J'ai besoin d'entendre s'il tombe pour vite venir l'aider... Cela ne fait pas longtemps qu'il a eu son accident alors je dois être vraiment très prudent et ne pas le laisser seul trop longtemps. Il commence à se lever mais je l'aide pour ne pas qu'il utilise trop d'énergie. Il n'a pas le droit de dormir mais il doit malgré tout se reposer, besoin de reprendre des forces tranquillement. Je l'aide à avancer au départ puis je le laisse monter en premier. Je me place derrière lui pour au cas où il perdrait l'équilibre. J'éclate de rire à ce qu'il dit et pour le coup, je jette un coup d'oeil à son joli postérieur...

- Je vais essayer mais c'est toi qui me les colle sous les yeux... Et faut bien que je garde un œil sur toi pour au cas où tu tombes...

Je souris et je reprends l'ascension des escaliers. Cela fait du bien de plaisanter avec lui. Cela retire un peu la peur que j'ai eu et le stress que je ressens depuis. Il entre dans la salle de bain, tout seul et je souris quand je vois sa tête sortir.

- À tout de suite mon pingouin. Je reste derrière la porte.

Avant de m'assoir, je ne peux m'empêcher de jeter un coup d'oeil dans l'embrasure de la porte et ce que je vois... Mon dieu... Son corps... Cela m'excite... Je l'ai déjà vu nu à la caserne mais là... C'est chez lui... C'est différent... Et je suis clairement attiré par son corps... Pas que par son âme... Je le trouve si beau... L'eau qui coule sur sa peau... Je détourne le regard et je m'assois contre le mur. J'inspire lentement. Je ne dois pas avoir ce genre de pensée... Je me secoue la tête et je sors mon téléphone pour jouer à quelques jeux en attendant. Je tends bien sur l'oreiller pour écouter ce qui se passe dans la salle de bain. L'eau s'arrête, il a bientôt fini... Je me lève pour le coup et je range mon téléphone. J'entends un bruit sourd. Il a fait tomber quelque chose. J'ai déjà la main sur la poignée car l'inquiétude me prend. Est-ce que c'était un objet ou lui ? Je ne réfléchi pas... J'ouvre et là... J'entends qu'il m'appelle quand la porte s'ouvre en grand. Il est à terre ! C'est tout ce que je vois. Je ne remarque pas qu'il sourit légèrement... Mon dieu, c'est lui qui est tombé. Je me précipite vers lui et je me laisse tomber à ses côtés.

- Ça va ? Tu es tombé ? Comment tu te sens ?

Il semble partir en arrière alors je l'attrape dans mes bras et je le garde contre moi, oubliant totalement qu'il est nu, enfin qu'il n'a qu'une serviette autour de ses hanches.

- Oula... Doucement mon pingouin... Tu vas passer tes bras autour de mes épaules. Je vais te porter jusqu'à ton lit. Je te referais ton pansement là-bas. Ordre du pompier.

Je l'attrape doucement pour le porter dans mes bras et l'emmener jusqu'à sa chambre. Une fois la porte ouverte, je le dépose dans le lit et je file vite dans la salle de bain pour prendre tout ce dont j'ai besoin avant de retourner auprès de lui.

- Si tu voulais que je te porte, fallait juste me le demander hein... Ralala mon pingouin...

Je lui souris et sans attendre, je vérifie l'état de sa blessure avant de refaire le pansement. Et je dois avouer que parfois je regarde un peu son torse... Faudrait que je lui apporte une tenue... Sinon je sens que je vais vite manquer d'air... Et j'ai peur de me sentir à l'étroit dans mon pantalon...  

La douche me fait du bien, je ne peux pas le nier, et cela, même si je pense un peu – beaucoup – à mon meilleur ami, installé pas si loin de moi et qui viendrait probablement au moindre souci, mais je ne veux pas l’alarmer pour rien. Déjà que je l’imagine fortement inquiet avec la commotion et mon étourdissement alors si en plus, je l’appelle alors que je suis dans le mal…  

La douche se termine sans que je remarque l’œillade qu’a pu faire Sebastian et je me retrouve rapidement à me sécher et à chercher ce qu’il faut pour refaire le pansement qui s’est retiré avec l’eau. Malheureusement, la trousse de soin tombe sur le sol et dans un mouvement pour la rattraper, je m’étourdis comme un imbécile et me retrouve à m’asseoir en catastrophe alors que je n’ai qu’une serviette sur les hanches pour cacher mon intimité.

Je l’appelle, mais avant que je m’écroule sur le sol, il est déjà devant moi, en train de me soutenir :

« Non… J’suis pas tombé… J’ai voulu rattraper ça… »

Je montre du doigt la trousse de soin avant de me rattraper à ses bras, posant par réflexe ma tête contre son épaule.

« Ça tourne… »

Je ne réponds pas surement aux questions dans le bon ordre, mais je ferme les yeux en soufflant. Mais je les rouvre lorsqu’il m’informe qu’il va me porter :

« Naann mais ça va… aller… »

Je n’ai pas le temps de dire ouf que mon bras s’est mis autour de son cou, ma tête toujours contre son épaule et que je ne sens plus le sol sous moi. Je sens ses mains, ses bras qui me portent et je me sens nu… Pourtant, cela ne me dérange pas plus que cela. Disons surtout qu’en plus de l’attirance que j’ai pour lui, j’ai une totale confiance en cet homme alors qu’il me porte de façon aussi peu virile, je m’en fiche un peu… surtout dans mon état actuel.

Je me retrouve sur mon lit sans même m’en rendre compte, mais lorsqu’il se redresse, je tends ma main pour attraper son bras, mais je ne sens que du vide, il a déjà filé pour aller chercher sans doute ce qu’il faut pour le pansement… Je tente de contracter les abdos pour me redresser, mais en vain, je retombe lourdement sur mon oreiller lorsqu’il revient.

« Mon pandaaa… »

J’ouvre les yeux et l’observe me refaire le pansement en regardant son visage avec tendresse… Une fois qu’il a terminé, j’attrape sa main et le regarde avec intensité.

« Merci mon Seb… vraiment… »

Je reste silencieux quelques précieuses secondes, caressant sa main de mes doigts avant de prendre un peu de poil de la bête et de froncer les sourcils. Je me racle la gorge et reprends la parole :

« Tu crois que tu pourrais me donner un boxer et un t-shirt… dans le tiroir juste là. »

Je joins le geste à la parole et montre le tiroir en question avant de me redresser à nouveau pour m’asseoir sur le bord du lit et commence à voir que je ne peux pas vraiment retirer ma serviette. J’ai une demi-molle… Je regarde Seb, un peu gêné et esquive un peu le sujet de la pudeur :

« Tu sais si les pizzas sont arrivées… Je commence à avoir un peu faim… »

Je n'en reviens pas... J'aime ce que je vois dans l'embrasure de la porte... Son corps est beau... Bon sang que cet homme me plait à tous les niveaux... Le voir nu sous la douche provoque un début d'érection... J'arrive heureusement à me calmer en jouant sur mon téléphone pour ne pas penser à son corps magnifique, à son postérieur, ses abdos... Et le désir disparaît d'un seul coup lorsque j'entends le bruit de quelque chose qui tombe. J'entre et je le trouve au sol. La panique revient. Je crains qu'il n'ait fait une chute de tension ou qu'il ait eu une faiblesse musculaire... Je me précipite vers lui pour l'aider. Je soupire quand il me dit qu'il n'est pas tombé. Je l'enlace pour ne pas qu'il perde l'équilibre.

- Tu aurais dû m'appeler... Plus d'effort pour toi... Je vais m'occuper de toi...

Si sa tête tourne ce n'est pas bon... Je vais le conduire dans sa chambre et je le soignerais après. Je ne veux pas prendre le risque qu'il tombe pour de bon...

- J'ai dit que je prenais soin de toi alors laisse moi faire mon pingouin...

Je le soulève délicatement pour le porter. Un de mes bras le soutien sous ses jambes et l'autre à niveau de son dos pour bien le caler contre moi. J'évite de penser à sa nudité sous sa serviette. Pour l'instant je dois le mettre en sécurité dans son lit. J'avance prudemment et je fini par l'installer sur le lit. Je file ensuite dans la salle de bain pour récupérer sa trousse à pharmacie. J'en profite pour souffler un coup. Je sors une petite plaisanterie mais je me concentre bien vite sur sa blessure. Tout en prenant conscience de sa nudité... Mon dieu qu'il est beau... Je termine vite car j'ai dans l'optique de lui filer des fringues. J'ai besoin d'avoir les idées claires...

- De rien Freddy... C'est normal...

On se fixe du regard tous les deux, ma main dans la sienne. Je déglutis quand il se remet à parler et je le regarde de haut en bas. Mon cœur accélère d'un coup. J'inspire lentement et je lui souris.

- Je pense que je peux le faire oui, tu seras plus à l'aise qu'en serviette...

Même si j'aime beaucoup ce que je vois, je préfère qu'il ait bien plus de tissu sur lui... Sinon il risquerait de comprendre le désir que j'ai pour lui... Surtout que je commence à être à l'étroit dans mon pantalon, comme tout à l'heure... Je dois m'éloigner et vite... Alors je vais vers son tiroir et je sors un boxer et un haut. J'ai les mains dans ses sous-vêtements... Non mais... Faut que je respire... Et... Oh purée... Est-ce que je dois l'aider à se changer ? Vaut mieux pas... Mais je ne sais pas s'il va pas me demander de l'aide au vue de son état... Je retourne vers lui et pose les vêtements sur le lit en me concentrant sur son visage. Il dit alors quelque chose qui me sauve...

- Euh... Je... Ouais je vais aller...

Avant que je ne finisse ma phrase on sonne à la porte. Je soupire de soulagement et je souris.

- Elles viennent d'arriver... Je reviens vite. Crie si tu as besoin de moi...

Je lui jette un dernier coup d'oeil avant de filer en courant à moitié dans les escaliers. J'ouvre la porte et prends notre commande. Je vais ensuite dans la cuisine et je bois un grand verre d'eau avant de m'en passer sur le visage. Je ferme les yeux et je me concentre sur ma respiration pour me calmer. Je sors deux plateaux et je prépare notre repas pour qu'on puisse manger tranquillement dans sa chambre. J'empile le tout pour arriver à tout porter en une fois et je retourne à l'étage pour retourner dans sa chambre.

- Le repas est servi mon pingouin.

Je lève les yeux et je lui souris en avançant pour poser le plateau puis je retire le second plateau qui était empilé en dessous et je dispatche pour qu'on ait chacun un plateau.