I got some questions for you 》pv Cereza

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la curiosité peut être un très bon défaut parfois

Ce qui lui avait toujours plu dans sa discipline, c'est la variété immense que cette matière là pouvait offrir. La sociologie englobe tellement de choses qu'il ne s'ennuyait jamais et qu'il pourrait continuer ses recherches jusqu'à la fin de sa vie, sans jamais traiter deux fois du même sujet. Bon, faut bien dire qu'aimer ce qu'on fait aide pas mal aussi pour ça. C'est pourquoi, aujourd'hui notre cher Rafa devait rencontrer Cereza. Après avoir constaté depuis plusieurs années maintenant, la montée en puissance de la pop culture avec les films de super-héros, il s'intéressait vivement à l'aspect sociétal de cette émergence. Et aussi, bien entendu, afin d'être impartial le plus possible, sur ses dérives et mauvais côtés. Mais aujourd'hui, ça serait surtout sur le positif qu'il allait se focaliser en allant donc à la rencontre de la jeune femme dans son "antre", puisque son atelier de cosplay se trouvait à son domicile même.

Il l'avait contacté quelques semaines plus tôt, par sa plateforme afin de lui soumettre son idée d'interview, en lui expliquant sa démarche et pourquoi il voulait lui poser des questions. Après quelques échanges, en lui démontrant qu'il ne comptait pas l'attaquer ou donner une mauvaise image du cosplay, la jeune femme avait fini par accepter et le rendez-vous fut pris. Le jour J étant arrivé, le professeur se rendait sacoche sur l'épaule -bah oui, fallait bien qu'il prenne des notes quand même, un peu de professionnalisme tout de même-, lunettes sur le nez et deux cafés sous la patte, vu l'heure encore relativement matinale -puis on arrive pas les mains vides chez les gens, surtout quand on est invité-. Il sonne donc à sa porte à l'heure convenue et attendant patiemment que cette dernière s'ouvre pour se présenter. « Bonjour Ms. Summers, Rafael Ortega, enchanté et merci encore d'avoir accepté cette interview. » lance-t-il en souriant de son habituel air débonnaire, lui tendant la main pour la saluer proprement.

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Le cosplay était un phénomène social, qui avait bien sûr pris bien plus d'ampleur ces dernières années, avec l'acceptation plus largement répandue des personnes fan de cette mode et de l'univers qui allait avec. N'oublions pas qu'il n'y a pas encore si longtemps que ça, les geeks et les nerds étaient perçus comme des personnes étranges, à la limite de la normalité et presque ostracisés de la société alors que de nos jours, c'était tout le contraire. Alors évidemment, Rafael était curieux de se plonger plus en profondeur dans le sujet. Il était un fan lui aussi, d'un tas de choses -bien que dire qu'on est fan de vin, bizarrement ça vous fait direct passer pour un alcoolo...- mais étant un homme de liberté, il n'était jamais allé au point, comme certains le font, d'avoir des tattuages, de redécorer sa maison du sol au plafond aux couleurs de son film ou série préférée. Interviewé Cereza serait donc un bon moyen pour lui d'avoir un point de vue concret de cette facette là de la vie d'un vrai fan.

Voilà comment il s'était retrouvé là, devant la porte de la jeune femme suite à leurs échanges. Il comprenait largement pourquoi elle avait d'abord hésité à le recevoir mais il ne mentait pas, il ne comptait porter aucun jugement. Il voulait simplement mieux comprendre certaines choses. Son éternelle quête de comprendre ses semblables qui l'avait toujours poussé jusque là à parcourir la planète pour se faire. « Très bien Cereza. Et bien volontiers. » lance-t-il en franchissant le pas de la porte, accrochant sa veste rapidement au lieu indiqué avant de la suivre à l'étage. Il laisse la jeune femme s'occuper de ses compagnons à quatre pattes, petit comité d'accueil quelque peu inédit. « Ne vous en faites pas, j'adore les animaux, ça ne m'aurait pas dérangé. » Il dépose sa sacoche au sol et contemple les lieux, à l'invitation de la propriétaire de ces derniers. « C'est très impressionnant je dois bien l'avouer. Je suppose que vous avez du passer des centaines d'heures à fabriquer tout ça ? » demande-t-il alors qu'il s'approche d'un bouclier qui lui est vaguement familier de visu, avant de se retourner vers elle quand elle répond.

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Et oui, quand d'autres deviennent profs par vocation -on ne citera personne ici dans son entourage, hein...-, lui l'était devenu par les circonstances. L'offre que lui avait fait l'université était trop belle pour la laisser passée. Oui, d'autres pourraient dire que c'était un vendu, qu'il dénigrait le job parce qu'il n'avait pas les mêmes diplômes que ces pairs mais bon, lui ça lui passait bien au-dessus. Tant qu'il pouvait continuer à faire ses recherches et qu'il pouvait peut-être, avec un peu de chance, changer la vie de quelques élèves en leur ouvrant les yeux sur certaines réalités, ma foi, lui trouvait ça comme une réussite. C'est précisément dans cette optique là qu'il se trouvait chez la cosplayeuse maintenant, pour aborder plus en profondeur les tenants et les aboutissants de ce métier -oui, de nos jours s'en était un, au sens large du terme-. « Faisons ça oui, ça sera plus simple. » acquiesce-t-il tout en la suivant à l'étage.

Il s'amuse d'abord de ce que lui dit Cereza concernant le furet. « C'est dans sa nature, si on peut dire. » Bah oui, c'était bien de la même famille que les fouines... Il se tourne ensuite vers tous les objets accrochés aux murs, qui sont tous d'une beauté apparente, on sent le détail porté à la finition, au rendu de l'objet, ce que d'ailleurs lui confirme la jeune femme. « Si je voulais faire un trait d'esprit, je dirais que quand on aime on ne compte pas, mais je pense que ça serait un peu ironique ici. » Il comprenait bien sûr sa volonté de viser la perfection, surtout que c'était tout de même un aspect assez important du cosplay de coller au matériel d'origine. « En tout cas, quand on sait tout ça, ça impose le respect face à une telle dévotion. » Clairement, mettre tant d'efforts, de temps et de moyens pour son art, ça tenait de la religion. « Gravement ? » demande-t-il alors qu'il se retourne vers la jeune femme et continue de scruter la pièce du regard.

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A mesure que son regard se pose sur tous ces magnifiques costumes, il commence à se dire que oui, tout ça est véritablement impressionnant. Il se croirait dans le département costumes d'un grand studio, tellement tout est beau, semble prêt à tenir le test du temps et fait avec minutie. « Il faut bien qu'elle montre qu'elle veut un peu d'attention. » Il sait de quoi il parle. Lorsqu'il était hébergé par une famille quelques mois pendant son passage en Thaïlande, leur perroquet avait fait quelque chose de similaire, en planquant ses clés dans sa cage pour qu'il vienne le voir. Oui, je vous assure, les oiseaux aussi peuvent être de vrais pots de colle quand ils s'y mettent. Je ne vous dit pas le drame quand il a été temps pour lui de plier bagages et repartir... « Mais oui, passons son temps à courir partout quand on est pressé, si on peut l'éviter, c'est mieux. Puis elle a de quoi s'occuper dans sa petite maison je vois. » dit-il en observant brièvement l'animal s'agiter dans sa cage grand luxe.

« La même définition que d'autres je pense. » glisse-t-il en détaillant un costume de sirène qu'il a devant lui et il retourne son attention sur Cereza quand elle énumère ses blessures de guerre. « J'imagine oui, mais bon, tant que ça n'a jamais été très grave, c'est l'essentiel je suppose. Sinon ça serait signe qu'il faut lever le pied, non ? » lui demande-t-il tout en la suivant dans les penderies. Après tout, il comprend l'envie de s'adonner corps et âme à sa passion, mais de là à en risquer sa vie ou des membres, y avait des limites. « Ça doit simplifier les choses en effet, surtout que de ce que je sais, avec les progrès techniques de nos jours, on peut faire pas mal de choses avec un réalisme surprenant. » Oui, il avait quand même vaguement plongé un peu dans cet univers avant de venir lui rendre visite pour ne pas être complétement ignorant face à elle. Puis c'était aussi ça son métier à lui: apprendre et découvrir de nouvelles choses qui avaient leurs impact sur la société et le monde actuel, quel que soit ce que ça pouvait être. « Qu'est-ce que qui t'as amené à en faire ton métier ? Je veux dire, c'est peu commun, même encore aujourd'hui alors que la culture pop est à son apogée. Ça reste un boulot précaire, qui dépend énormément du bon vouloir des gens et des tendances artistiques. » Bah oui, cosplayeuse c'était quand même un job assez inédit en comparaison, niveau stabilité de l'emploi et tout ça.

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Tous les animaux veulent toujours de la bouffe, c'est universel dans toutes les espèces et le meilleur moyen souvent, de les amadouer. « Ça aussi oui. » concède-t-il en riant lui aussi. « Ou un mélange des deux. » ajoute-t-il en haussant un sourcil, penchant légèrement la tête sur le côté pour souligner son argument. « Tout le monde aime gâter ses animaux, mais bon, s'il la laisse faire aussi. Forcément, elle en profite. » Bah oui, si le grand molosse laissait le petit rongeur en faire à sa guise aussi... Lui en ferait de même à sa place, faut bien l'avouer.  

Il l'écoute alors énuméré la liste de toutes les blessures qu'elle a pu se faire et il est quand même surpris qu'elle soit aussi longue. Bon ok, forcément quand on fait les choses soit même on s'expose plus mais il ne pensait quand même pas que ça pouvait aller aussi loin que ça. Parce que pour finir avec un bras cassé... C'est qu'elle avait pas dû y aller de main morte. « Encore heureux que ça soit le cas, parce qu'avec le système médical ici, ça aurait très facilement pu te mettre sur la paille avec autant de blessures accumulées. » Ouais, ça c'était une des choses qui ne lui avait pas du tout manqué pendant ses nombreuses années à l'étranger. Ne pas avoir à se soucier de payer des sommes astronomiques pour trois fois rien en allant à l'hosto. « C'est sympa ça, d'être encore si proche d'elle. Peu de gens en ont la chance parfois. » Et là il sait de quoi il parle, lui la sienne, il l'avait vu pour la dernière fois il y a de ça presque trente ans, quand il avait remis les pieds au Chili pendant un de ses voyages. La pauvre avait décidé de rejoindre son mari quelques années après ça.

« Tu as la carrure pour porter ces choses là, de ce que je peux en juger. » affirme-t-il en lui souriant. Non, ce n'est pas de la drague -bien que ça y ressemble je sais- mais il a des yeux et il peut voir que la jeune femme est athlétique et donc qu'elle peut supporter le poids de ses costumes. Puis il redevient un peu plus sérieux dans son petit interrogatoire en l'interrogeant sur le choix de ce job là. Il hoche la tête à mesure qu'elle s'explique et sort de sa sacoche son bloc note pour être sûr de ne rien oublier des détails. « Je vois, oui. Ça a été une belle occasion de faire d'une passion quelque chose qui paie les factures. Ou en partie du moins, parce que je pense que tu dois quand même avoir des frais avec tout le matériel nécessaire pour faire tout ça ? » demande-t-il en pointant les objets qui les entourent avec son stylo avant de prendre des notes.

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Il peut s'imaginer la scène de façon très limpide même s'il doute que si d'ores et déjà le furet a le dessus, cela change lorsque le chien aura pris sa taille adulte. « Ou ça peut très bien resté sur la même dynamique. Ça ne m'étonnerait pas vu comme la relation est déjà établie. ». Bon, il n'était pas un expert animalier mais quand même, c'était une théorie plutôt probable. Il l'avait vu avec plusieurs animaux au cours de ses voyages, c'est souvent le plus petit qui fait régner son bon vouloir face à un molosse tout gentillet. M'enfin, elle verrait bien dans quelques temps quand le husky commencerait à se développer.

Quand on fait des travaux manuels, évidemment qu'il y a des risques de se blesser, c'est quasiment inévitable d'ailleurs, surtout quand on fait ça de manière amateur. Donc il n'était étonné qu'à moitié de l'entendre lui dire qu'elle s'était déjà blessée plusieurs fois, mais la liste était quand même déjà conséquente. Mais il s'assume une fois de plus d'entendre la réaction de la grand-mère de la jeune femme face à l'alcool et les blessures. « Bizarrement au Chili, nous avons la même chose. Rien de tel qu'un bon verre de tequila ou d'alcool distillé pour calmer la douleur, et pas que ça d'ailleurs. » Oh ça oui, sa mère lui en avait compté de bonnes sur le sujet quand elle s'était ouvert le genou en tombant d'un arbre en jouant ou que l'un de ses oncles s'était ouvert l'arcade en courant trop vite près d'un meuble de cuisine. Un bon remède pour endormir les bébés trop bruyants aussi d'ailleurs...

Cette femme a l'air d'être un sacré numéro avec ce qu'il entend encore ensuite. Mais il comprend sa réaction pourtant. Sa propre grand-père était pareil avec sa mère quand elle lui écrivait pour lui proposer de venir les rejoindre aux États-Unis une fois qu'ils avaient réussi à avoir un toit fixe et des boulots leurs permettant de vivre sans trop craindre les fins de mois. Elle répondait toujours qu'elle allait très bien et qu'elle préférait qu'elle utilise cet argent pour le gâter lui et sa sœur. « Je crois que toutes les grand-mères sont un peu comme ça. A mettre leurs petit-enfants en avant et refuser leur aide car pour elles, c'est un peu contradictoire. » En tout cas, il comprend que Cereza est bien entourée ici et qu'elle peut compter sur son entourage pour prendre soin d'elle quand elle se blesse.

« Je suis un homme et j'ai des yeux, difficile de faire autrement. » clarifie-t-il en riant doucement. Bah oui quoi, il était pas aveugle le bougre. C'était une belle femme et il disait ça en tout bien tout honneur, réellement. Il reprend ses notes quand elle énumère les moyens qu'elle emploie pour réaliser tous ces objets et costumes et ça confirme son idée que mine de rien, le cosplay ça permet de connecter les gens. Parfois même de manière inattendu, car si elle ne faisait pas ça, c'était sûrement autant de personnes qu'elle n'aurait sans doute jamais croiser autrement. « Je vois, je vois. Intéressant. Et quelle relation tu as par rapport à cette présence en ligne ? Est-ce que parfois tu te demandes si te mettre aussi en avant n'est pas dangereux ?» La question était peut-être étrange, mais il savait quel genre de comportements certains pouvaient avoir en ligne face à des femmes comme Cereza et ça n'était pas toujours très joli à voir ou à lire.

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On dit souvent que les aînés sont plein de sagesse et c'est souvent le cas. Logique, avec les années, on accumule de l'expérience et aussi des connaissances. Puis oui, tout le monde est jeune au moins une fois dans sa vie, et les vieux aussi aussi ont pu faire des conneries plus jeunes et le leçons tirées de tout ça devenaient des remèdes contre la gueule de bois carabiné ou les petits -et plus gros- bobos. « Précisément oui et ils ont fait leurs preuves depuis le temps aussi. » Certaines tribus ne subsistaient que grâce à ça d'ailleurs, il avait pu le voir par lui-même à maintes occasions déjà pendant ses recherches. Mais bon, ça n'est pas le moment d'en parler alors passons.

Il esquisse un sourire en coin à ce qu'elle fait ensuite concernant son pull. Il n'en demandait pas tant, il soulignait simplement le fait qu'il était difficile de ne pas constater sa beauté vu qu'il n'était pas aveugle. Et il rit carrément quand elle avoue que pour elle, les soutifs étaient des instruments de torture. « Oui mieux vaut ne pas se lancer sur le sujet parce que là, je n'aurais pas fini d'en parler. » Pas de ses seins, mais plutôt du sujet du soutien-gorge et de la sexualisation des organes féminins au cours de l'histoire. Ça faisait partie des sujets abordés en long, en large et en travers pendant ses études en sociologie et qui étaient toujours à l'ordre du jour, si ce n'est même plus qu'avant dans la société où on vivait de nos jours ou tout ou presque est vendu aux masses en se basant sur le sexe et son imagerie. Sex sells comme on dit et malheureusement, ça se voit de plus en plus chaque jour et plus seulement dans le domaine de la pub.

Revenant à ses moutons -il était quand même là pour ça-, il enchaîne avec une nouvelle question et évoque un sujet un peu plus touchy. Car oui, la technologie a eu beaucoup de bon ces dernières années, à simplifier les échanges entre les gens, mais aussi à les exposer à certains dangers qui n'existaient pas auparavant. Mais la jeune femme semble adopté une attitude pleine de raison et ne se voile pas la face vis à vis de la réalité de sa position. « Je suis un grand adepte du principe de vivre au jour le jour donc je ne te contredirais pas sur le sujet. Et évidemment que non, personne n'est jamais en sécurité quoi qu'il fasse. Mais devenir un personnage public ça t'expose plus que quelqu'un d'autre qui reste anonyme. » Il ne fait que dire la vérité. Qui sait si Lennon serait mort à 80 piges s'il n'avait pas été tué par un de ses fans. « Et tu n'as pas un peu l'impression de te vendre en partie quand ces fans là te donne de l'argent ? C'est un peu le discours qu'on retrouve chez les anti-réseaux sociaux. » Bah oui, il étudiait les deux côtés du débat pour ses recherches, ce qui parfois pouvait être glauque, laissez-moi vous le dire.

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Il a en effet de quoi dire sur le sujet. Comment l'évolution de la société a pu corseter ou au contraire faire du corps de la femme un simple objet, qu'il fallait au choix et au gré du temps, cacher ou exposer à foison. Et comment avec cette surexposition, on avait aussi eu un élan de parité qui se fait entendre de plus en plus pour qu'aussi le corps masculin soit plus mis en avant, ou en tout cas que cela se fasse sur une base plus équitable. « Si tu veux, tu peux passer à la fac assister à un de mes cours, ça sera peut-être plus pratique comme ça. » Surtout qu'avec son métier, elle pourrait apporté un témoignage de première main à ses élèves sur le sujet.

Vu qu'il était là pour ça, il l'interrogeait sur plusieurs aspects qui découlaient directement de son occupation et qui pouvait lui apporter des pistes pour creuser plus loin la thèse et ses recherches. Et le moins que l'on puisse dire c'est qu'elle semblait avoir une attitude posée et sereine sur tout ça. Ce qui était une très bonne chose, évidemment. « En effet, c'est leur volonté de le faire ou pas, si tu ne les y incitent pas mais certains pensent que c'est simplement implicite parce qu'en te mettant en avant, c'est un peu un appel malgré tout. Ce que je ne pense pas, mais comme pour beaucoup de choses, les gens peuvent vite faire un amalgame trop hâtif et avec un agenda personnel et/ou politique derrière. » Incels, groupe féministes ultra ou que sais-je encore, les exemples ne manquaient pas, malheureusement. Il acquiesce d'un geste de la tête lorsqu'elle lui propose un thé et enchaine avec une autre thématique, mais qui reste dans le même sujet malgré tout. Et il écoute sa réponse tout en prenant des notes. « C'est l'ironie de la chose oui, et ils sont bien contents de l'occulter la plupart du temps. » Oh oui, ça, l'anonymat sur le net avait fait surgir bien plus de problèmes que créer de connexion entre les gens, ce qui en principe, était le but de la chose au départ. Un peu comme la fusée V1, construite pour aider l'Homme et utilisée au final pour le détruire... Comme quoi, on a jamais le contrôle entier de ce qu'on créé en ce bas monde car il y aura toujours des esprits plus mauvais, prêts à s'en servir pour leur intérêt. « Et comment ton job interfère sur ta vie privée et les relations en général ? Le fait d'être connue doit parfois poser problème non ? »

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Lancez-le sur ses cours et son métier, vous pouviez être certain que les heures allaient passer sans qu'il ne semble prêt à s'arrêter de parler. Il y avait tellement de choses à dire sur l'être humain. Le sujet était tout simplement infini car bien souvent, plusieurs aspects se recroisent, s'influencent les uns les autres et forcément ça donne du grain à moudre. D'ailleurs, il suspectait qu'il allait avoir tendance à dépasser ses heures de cours de ce côté là parce qu'une fois lancé, il pouvait oublier qu'il était censé être tenu par un horaire précis. Mais bon, ça il gérerait le moment venu et selon la réaction de ses élèves aussi. Il y avait la possibilité qu'après tout, ils ne soient pas forcément super réceptifs à sa façon d'enseigner ou au cours, même si en théorie, s'ils se trouvaient en socio, c'est que le sujet les intéressaient quand même à minima.

« Ça je te laisse le choix, les deux peuvent apporter beaucoup pour un cours. » Autant être franc avec elle là-dessus, non ? Il était bien venu lui rendre visite pour en savoir plus, c'est pas comme s'il lui avait menti sur ses intentions. « Certains y arrivent, à se s'immuniser, de surface, à tout ça, car l'être humain est un animal sociable, on aura toujours ce besoin d'être reconnu et accepter par ses pairs, c'est génétique. Mais on peut choisir de ne pas laisser cet aspect là nous bouffer la vie, quand on y arrive. » Certaines personnes le faisaient assez facilement -comme elle ou lui par exemple- mais d'autres n'y parvenaient jamais et ça pouvait avoir des conséquences fatales parfois. Là aussi, un sujet de cours qu'il allait aborder en cours pour tenter de faire comprendre certaines choses à ses élèves, qui n'allaient pas forcément toujours les mettre à l'aise. Mais là encore, il préfère continuer de lui poser des questions plutôt que de s'aventurer sur le sujet car sinon, ils n'en finiraient plus.

L'entourage, c'est essentiel dans ce genre de position. C'est souvent ce qui fait qu'on arrive à gérer tous les à côtés d'une telle exposition et il est ravi d'apprendre que la jeune femme est bien desservie sur ce point. « Ah ne me lance pas sur le sujet du langage corporel ou on sera là encore dans deux jours. » C'était d'ailleurs quelque chose qu'il avait adoré étudier pendant son cursus. Tellement de choses et de sentiments passent par les gestes quand on sait quoi regarder. Même si comme toute chose, il y avait du vrai et du faux dans ce qu'on pouvait lire et entendre ou de la manipulation aussi. Mais là encore, si on élaborait sur le sujet, on en finirait pas. « La symbolique des couleurs a toujours eu une place prépondérante dans les cultures du monde. De même que la musique et tout un tas de choses, c'est une des caractéristiques qui permet d'ailleurs d'établir des appartenances culturelles et... non je ne vais pas commencer à te faire un cours là-dessus non plus. Déformation professionnelle, navré. » s'excuse-t-il en souriant, mais bon, c'était son truc, forcément si on ouvrait la porte sur ça, il allait s'y engouffrer. « Des anecdotes un peu bizarres sur le sujet avec des fans ? » la relance-t-il pour le coup, reprenant son stylo pour compléter ses notes après avoir bu quelques gorgées de son thé.

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« Je me permets quand même de préciser qu'il y aura des mineurs dans la salle, donc mieux vaudrait tout de même un peu de retenue niveau costume. » prend-il la peine de lui préciser. Il n'a guère envie de devoir démissionner à peine son poste pris pour une bévue de ce genre, ça serait con quand même. Il l'écoute alors lui offrir son point de vue sur le sujet évoqué et il penche légèrement la tête sur le côté. Elle n'a pas tout à fait tort mais comme pour beaucoup de choses, tout est une question de chance et d'éducation. « J'aurais plus dit injuste mais je suppose qu'on peut aussi dire ça oui. » déclare-t-il avant de l'écouter évoquer à nouveau sa grand-mère. Certaines personnes deviennent parents alors qu'elles n'en ont aucune envie ou inclinaison, c'est malheureusement la vérité. Et d'autres qui ont cette envie s'en voient priver. Vous voyez pourquoi lui dit que la vie est injuste en vérité.

Rafael, comme souvent les latins -stéréotype je sais mais ça existe pour une raison-, est quelqu'un de passionné. Quand il aime une chose, il l'aime vraiment et oui, son boulot il l'aimait au point de pouvoir en parler des heures durant. Voilà pourquoi il l'avertissait de ne pas le lancer sur un sujet dont il pouvait en dire long mais il ne s'attendait certainement pas à ce que fit la jeune femme en réponse. Il ne se démonte pas pour autant et tourne légèrement le visage pour faire face au sien. « Certain. Je tiens toujours parole. Mais attention, je ne suis pas un homme facile, contrairement aux apparences. » Oui, monsieur joue avec le feu mais il sait très bien arrêter le moment venu, avant de se brûler. Il ne veut pas envoyer de mauvais messages, il ne joue pas avec les sentiments des gens. Pas volontairement en tout cas.

Vient ensuite l'énumération des choses étranges auxquelles elle a été confronté avec son boulot et le moins que l'on puisse dire, c'est que la plupart des demandes étaient en effet quand même parfois à la limite de la perversion -au sens clinique du terme-. « On vit malheureusement dans l'aire de la sur-sexualisation. Tu as des heures de vidéos en tous genres sur le net, à porté de clic 24h sur 24h. Forcément, ça a des conséquences... » Oh de ça aussi il allait sans doute parler en cours et ça promettait d'être une discussion assez vive avec ses élèves, selon, là une fois encore, l'éducation qu'ils auraient reçu et comment chacun vit sa propre sexualité dans une époque où bons nombres de tabous ont été plus ou moins acceptés sous couvert de libéralisme politique et culturel.

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Il soutient son regard, retenant un léger rictus d'amusement malgré tout. « Si c'était le cas, je n'aurais pas fait la proposition. Je ne suis pas du genre à lancer des paroles en l'air. » confirme-t-il à la jeune femme alors qu'elle reprend la parole pour l'assurer qu'elle n'ira pas provoquer un incident à la fac, résultant dans un possible renvoi pour lui. Et il hausse un sourcil intrigué quand elle évoque alors le sujet de faire des livres audio. « Je ne suis pas sûr que ça soit le cas pour tout le monde, mais compliment accepté une nouvelle fois. » dit-il en hochant un peu la tête. Ouais, y en avait un à qui sa voix devait taper sur les nerfs même, s'il s'en tenait à ce qu'il avait pu percevoir l'autre soir au dîner chez sa cadette.

Mais pas l'occasion de trop s'appesantir sur la catastrophe évoquée mentalement avec ce que fait alors Cereza. « Les apparences peuvent être trompeuses, je ne t'apprendrais certainement pas ça. » fait-il remarquer à son interlocutrice qui se défend de simplement vouloir s'amuser un peu avec lui. « Tu pourrais être surprise concernant certaines choses à mon sujet. » Comme par exemple de découvrir que sous ses airs de tombeurs de ses dames, il aimait tout autant les hommes. « Commentaire subjectif, mais c'est gentil. Mes profs ont toujours dit que j'écrivais comme une fille. Stéréotype sexé mais qui a son fondement aussi pourtant. » Bah ouais c'était quand même plus ou moins vrai que les mecs avaient tendance à avoir des écritures moins délicates et plus indéchiffrables que les filles. Mais là n'est pas la question, excusez-le, son côté sociologue ressort trop souvent pour son propre bien...

M'enfin, forcément, en parlant de sur-sexualité, on retournait dans son domaine et il y avait beaucoup à dire sur ce sujet là aussi. Il hausse un sourcil équivoque à ce qu'elle dit concernant une rébellion, car lui voit tout ça avec son bagage de prof de sociologie et il n'est pas tout à fait d'accord avec ce qu'elle avance. « A grand pas ? Je n'ai pas vraiment l'impression qu'on y est car on continue de marteler des idéaux physiques partout et on véhicule le body positivisme partout alors que c'est mauvais car ça dit qu'on est obligé d'accepter une condition médicale qui peut entraîner la mort dans les cas les plus sévères pour ne pas être mis dans la case de misogyne patriarcal. » Et ouais, c'est ça de parler de sujets de société avec quelqu'un dont c'était le job. L'analyse est tout de suite plus nuancée. « Est-ce que ma réponse modifiera le fait que tu comptes rester là quoi qu'il arrive ou pas ? » Car c'est bien ce qu'il perçoit du langage corporel et non-verbal de la jeune femme pour le moment.

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Il ne doutait pas une seconde qu'elle devait avoir des costumes dont le métrage en tissu ne devait pas être très important. C'était devenue même une sorte de norme pour les personnages féminins, comme elle venait de le rappeler et de confirmer ses dires précédents sur la sur-sexualisation. « Là encore, je ne me lancerais pas sur le sujet parce qu'on en aurait pas fini mais on le sait très bien tous les deux, le sexe fait vendre et quoi de mieux que des femmes à moitié nues bardées d'armures minuscules pour attirer les adolescents en pleine crise d'hormones ? » Bah oui, les jeux vidéos c'est encore en grande partie les ados la cible principale des créateurs de jeux même si le gaming a depuis été enfin accepté pour les joueurs plus âgés, même si comme pour tout le reste, ça créait malgré tout des attaques verbales immatures et stupides.

Il allait finir par rougir par tant de compliments à son sujet. Et il se jette un piège tout seul en avouant qu'il y a des choses qu'elle ne pouvait pas suspecter le concernant. Mais il ne se dégonfle pas pour autant. Il assume toujours ses bêtises. Enfin presque toujours. « Par exemple, me croirais-tu si je te dis que je n'ai perdu ma virginité qu'à 23 ans ? » Oui, vous avez bien lu, Monsieur le tombeur de ses dames n'était devenu un "homme" qu'assez tardivement. Il lui avait fallu deux années pour enfin tourner la page et se faire une raison que jamais rien n'arriverait avec Santiago -et surtout une super méga cuite-. Il n'avait d'ailleurs quasi aucun souvenir de ladite nuit, si ce n'est juste qu'il était resté en bons termes avec la fille par la suite. Et un étrange réflexe de Pavlov quand il sentait l'odeur du bourbon. « Je n'irais pas jusque là mais c'est plus pratique de pouvoir relire ses notes quand on veut bosser correctement. » commente-t-il en plaisantant même si c'était la stricte vérité et vu son écriture plus jeune, ça pouvait se comprendre.

« Déformation professionnelle. » répond-il en haussant les épaules doucement pour se défendre. Tout ou presque était pour lui quelque chose qui le reliait à son boulot. « C'est toujours encore tabou. En moyenne plus de 45% des femmes ayant subi un viol n'ose pas en parler, précisément à cause de ce tabou. Et d'autres choses également mais les stigmates sont encore bien présents, crois-moi. » Ouais, il était très fun en soirée notre cher prof, vous pouvez l'imaginer. C'était le cas hein, pas d'ironie ici, il savait déconner et faire fi de son boulot quand il était entre amis même si parfois oui, il ne pouvait pas s'empêcher d'apporter ça et là quelques corrections quand il en sentait le besoin.

Mauvaise idée que de jouer avec le feu mais ça elle l'ignore la pauvre. Bien sûr qu'il était maître de sa destinée, et il y a encore quelques jours en arrière, il aurait bien volontiers accepté la proposition qu'elle lui faisait de façon déguisée mais pourtant directe. Mais maintenant que l'autre était à nouveau dans sa vie, les sentiments étaient revenus au galop et même s'il savait qu'encore une fois, rien ne pourrait arriver, il ne pouvait pas se résoudre à franchir cette limite là. « Je crois que j'ai assez d'infos pour mes recherches, merci à toi de m'avoir accorder de ton temps. Je ferais mieux d'y aller, je dois encore voir quelqu'un d'autre pour étoffer tout ça avec plusieurs sources. » Oui, il décline poliment l'offre. de façon un peu grossière, à la limite du fameux "c'est pas toi c'est moi" mais il est au moins honnête avec elle, alors qu'il aurait très bien pu envoyer bouler ses principes vu qu'il n'avait de comptes à rendre à personne et surtout pas à quelqu'un qui ne le calculait même pas.

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la curiosité peut être un très bon défaut parfois

Oh un sujet inépuisable en effet mais pas un de ceux qu'il aimait développé, et encore moins devant une inconnue, aussi charmante soit elle. Il est déjà bien plus à l'aise de parler de jeux vidéos et de son sujet de cours. « Je n'ai jamais sous-entendu quoi que ce soit sur le sujet. Chacun fait ce qu'il veut, du moment que ça ne fait de tort à personne d'autre. » D'ailleurs, sur ce point là, il se ferait un point d'honneur d'en parler en cours parce qu'il en avait assez d'entendre que les jeux vidéos engendraient la violence. On brûlait des gens au bûcher bien avant qu'on invente les consoles, alors qu'on ne vienne pas diaboliser quelque chose qui n'avait rien à voir avec la recrudescence des crimes violents qu'on a pu voir à la une des journaux télés de ces dernières années. Mais il regrettait bien entendu que la majorité des jeux de nos jours perpétuaient encore ce cliché du personnage féminin hyper sexy.

« Dramatique non, mais je suis conscient de l'image que je peux renvoyée dans mon allure et mon comportement et on va dire que ça ne colle pas forcément à cette dernière pour le coup. » Clairement, si on vous demandait d'estimer à quel âge notre cher prof avait perdu sa virginité, vous n'auriez pas entamer la seconde dizaine. Il écoute à nouveau la bribe d'histoire que lui raconte la jeune femme et c'est carrément glauque pour le coup. Mais certaines personnes n'étaient pas faites pour être parents et sa mère en faisait partie, sans l'ombre d'un doute. « Peut-être oui, la psyché infantile est encore plus complexe qu'on ne le pense dans ces cas là. » confirme-t-il, ne voulant pas s'étendre plus que de mesure sur un tel point sensible.

Enfin, il y revient malgré tout dessus avec l'évocation des sévices sexuelles et autres joyeusetés qu'on a vu se multiplier, encore plus avec l'émergence des réseaux sociaux qui facilitait les dérives des pervers en tous genres. « Pas tous les hommes non, ceux qui ne savent pas se contrôler et qui n'ont pas été éduqué correctement pour avoir des manières et un cerveau fonctionnel. » Il tenait à faire la précision parce que lui, même sous ses airs de séducteurs, respectait toujours ses partenaires. Aussi bien ces dames que ces messieurs. « Puis à force d'avoir tanner les anciennes générations sur l'abstinence à cause du puritanisme rampant, ça n'a fait qu’aggraver les choses pour celles qui ont suivies. » Oh là aussi il y aurait tellement de sujets à évoquer pour expliquer comment ce pays en était devenu ce royaume du harcèlement sexuel à tous les étages.

Mais à force de parler de tout ça, ils digressaient et il n'avait plus forcément l'impression qu'ils parlaient encore de leur sujet d'origine. « C'est mon cas aussi mais de toute façon, mon coeur est pris. » Ce qu'il ne précisait pas cependant, c'était qu'il était pris par un crétin qui ne le voyait même pas et qu'il pensait avoir réussi à oublier après 20 ans d'errance autour du globe pour faire passer la douleur. « Je prends note de mon statut d'invité et te remercie encore pour le temps que tu m'as consacré aujourd'hui. Et tu vas pouvoir libérer à nouveau ta petite tornade à poils. » qu'il conclu avec un air un peu gêné même s'il plaisante malgré tout. Il récupère ses notes, son stylo et se lève de son siège. « J'ai retenu le chemin, pas la peine de m'accompagner dehors. » Il la salue une dernière fois d'un signe de la tête et s'éclipse par l'escalier, une fois sa veste récupérée dans l'entrée. Une interview dont il allait se souvenir un bon bout de temps...